Un désintérêt de la ville pour la fête de la musique à Caen

Chaque année, le 21 juin a lieu la fête de la musique, une fête qui devrait entraîner l’ouverture et la découverte de l’autre, des autres, une fête de la bonne humeur, de la joie et de l’été.

Ce qui se passe à Caen

A Caen, un concert est prévu à l’Abbaye aux Dames et souvent, sur la presqu’île, une scène est prévue par les associations pour accueillir des artistes en situation de migration. Néanmoins, dans les rues du centre-ville, il s’agit principalement d’une lutte de sono, plus fortes les unes que les autres, avec un niveau sonore devenu pénible pour beaucoup, sans que pour autant un grand nombre de musiciens amateurs puissent réellement avoir leur place. 

Même si la musique électronique et les DJs ont évidemment le droit d’être présents et apportent à la musique en général, la musique ne peut se limiter à l’électronique. Aujourd’hui, rares sont les instruments audibles en centre-ville après 19h, et cela vaut le coup d’être réfléchi.

Un désintérêt de la Mairie

Jusqu’en 2022, un certain nombre de groupes de musiques acoustiques et de chorales se produisaient dans l’enceinte du château. Ce lieu était organisé par la ville avec, en plus, des représentations libres dans l’enceinte et un concert dans l’auditorium. Malheureusement, la municipalité s’est désengagée. Heureusement, le Café Mancel et la Boîte à Bois avaient pris le relais, mais sans avoir accès à l’auditorium ou à l’espace de stockage, bien utile aux groupes qui animaient. Cet espace verdoyant commençait même à ne plus suffire pour le nombre de groupes s’y produisant.

Nous demandons en vain depuis trois ans qu’un espace en centre ville soit réservé aux groupes acoustiques et aux groupes à faible sono.

La fête de la musique : laisser libre cours à l’expression de signifie pas se désengager

En 1982, Jack Lang annonçait cette fête ainsi: 

« Des centaines de français seront dehors avec leur instrument de musique, sans complexe, pour célébrer la naissance de l’été et je crois que cette immense armée des musiciens français montrera sa force ce soir là sur les places publiques, dans les kiosques, dans les rues, au pied de son domicile, à sa fenêtre. »

Si en effet, il signalait alors que l’état n’organisait pas mais laissait libre cours à l’expression de chacun, il est vrai que le matériel de sono est plus accessible aujourd’hui qu’il ne l’était alors. 

En nous répondant qu’il s’agit de laisser libre cours à l’expression musicale, la mairie ne prend pas en compte l’objectif initial de la fête de la musique, se concentrant sur le comment, plutôt que sur l’objectif.

Une concertation et des espaces consacrés !

Si la ville ne crée pas des espaces acoustiques et des espaces à faible sono, l’espace musical n’appartient plus alors qu’à ceux qui possèdent les plus gros amplis, ceci dans une atmosphère de cacophonie générale alors que la musique et les musiciens amateurs et professionnels souhaitant partager ce jour là ont tant à offrir.

Nous demandons une concertation avec la ville, les groupes de musique et les bars afin que les musiques avec des besoins différents puissent trouver des espaces adéquats et que tous les styles soient entendus.

Nous demandons à la mairie que certains lieux soient ensuite organisés avec une communication adéquate afin que chacun puisse prendre plaisir pour ce solstice d’été. Nous pourrions alors voir renaître une créativité improvisée qui fait tant de bien à l’âme. 

Ceci n’est pas une demande hors du commun. La fête de la musique se doit d’être encadrée par la ville.

A Caen, nous regrettons un désintérêt total de la ville depuis plusieurs années pour cette fête qui perd ainsi une grande partie de son sens et, petit à petit, un grand nombre d’artistes amateurs et professionnels.