Les arbres de Caen, victimes d’urbanisation ou gardiens du climat ?

45 tilleuls, place de la République, merisiers et arbres exceptionnels pour le palais des sports, les arbres boulevard Richemond, ou au château, les 112 gingko biloba boulevard Pompidou, les frênes rue Jacquemard, et ces arbres isolés, où on se dit que ce ne sont qu’une poignée d’arbres souvent pour permettre un nouveau chantier. 

La ville de Caen présente un nombre important d’arbres adultes, mais sur nos voies de communication, dans notre centre ville, là où nous en avons le plus besoin, ils disparaissent un par un.

On ne peut simplement replanter pour compenser.

A Caen, en effet, nous replantons, nous débitumisons. Mais l’arbre adulte doit être reconnu comme tel et ne peut répondre à une logique comptable qui veut que pour un arbre planté, on en replante ici ou ailleurs. 

Ainsi, quand nous abattons des tilleuls, des ginkgos, des érables, des charmes, des chênes, des hêtres, des saules, avec cette logique absurde de replanter pour remplacer, nous perdons trente à cinquante ans pour notre ville en terme de qualité environnementale.  Or, nous n’avons plus 30 ans à jeter par la fenêtre en terme de politique climatique. 

L’arbre adulte, arbre ayant au moins 30 ans,  présente des bénéfices certains. (En savoir plus ici)

Quand un arbre adulte est abattu ou menacé dans l’espace qui lui est alloué, l’impact environnemental doit être pris en compte avant qu’une décision ne soit prise. 

La santé et la préservation de l’arbre viennent encore souvent après le souci de construire. Certains arbres peuvent être malades et ne peuvent être soignés. Néanmoins, l’état sanitaire des arbres a été place de la république le moyen mis en avant pour permettre l’abattage des tilleuls. C’est pourquoi nous demandons des contre-expertises.  

Plantons des arbres, plantons des forêts urbaines, mais surtout, avant tout, cessons d’abattre des arbres qui sont essentiels à nos patrimoines environnemental, paysagé et touristique.

Les arbres ne peuvent être la variable d’ajustement de la ville.

Informations complémentaires

Trop souvent, nous abattons des arbres, entre autres pour des projets de construction. Les 49 tilleuls, place de la République, en sont un exemple mémorable, mais c’est aussi le cas de nombre d’arbres isolés ici ou là. 

Néanmoins, l’arbre adulte, arbre ayant au moins 30 ans,  présente des bénéfices certains. 

• Ils sont plus capteurs de CO2 en raison de leur masse volumique plus dense.
• Ils contribuent à la qualité de l’air, permettant même un baisse de la prévalence de l’asthme du fait de la filtration de la pollution effectuée par leurs feuilles plus nombreuses.
• Ils permettent une réduction de la température pendant les épisodes de fortes chaleurs.
• Avec leurs nombreuses cavités entre autres, ils sont un extraordinaire support de biodiversité.
• Enfin, certaines études montrent que la présence d’arbres en ville sont bénéfiques à la santé mentale et permettraient même une diminution de la criminalité !

C’est ainsi que le tribunal de Nantes en octobre 2023 a refusé un abattage en raison du préjudice écologique induit.

Outre le seul coût financier, cette stratégie d’abattage et de replantation est de fait plus que douteuse pour notre environnement. Enfin, si on plante un ou quelques arbres jeunes pour remplacer un arbre adulte, ces jeunes arbres peuvent par la suite être abattus sans que personne ne s’en émeuve.

• https://aoc.media/analyse/2022/10/02/larbre-un-nouvel-enjeu-politique/
• https://standfortrees.org/fr/blog/why-trees-do-good/
• https://insideecology.com/2021/02/02/why-keeping-one-mature-street-tree-is-far-better-for-humans-and-nature-than-planting-lots-of-new-ones/