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J’ai Honte
Vendredi, en tant que bénévole d’une association, et comme je le fais deux fois par mois, je suis allé rencontrer des détenus étrangers qui ont sollicité notre aide pour des démarches quant à leur situation administrative.
Nous voyons Monsieur X, âgé de 20 ans, pour la deuxième fois. Arrivé en France à l’âge de 15 ans d’un pays africain où la pauvreté est plus qu’endémique en dépit de ressources pétrolières, il a réalisé un parcours d’intégration plus que satisfaisant. Il parle et écrit notre langue, a réussi une formation de plaquiste et a travaillé comme apprenti à la satisfaction de tous. Il était en contact avec la mission locale de sa ville et se préparait à entrer dans une vie professionnelle et à s’installer dans notre pays.
Et puis, l’année dernière, il a commis un délit et été condamné à de la prison ferme (quatre mois).
Nous nous creusons la tête pour organiser sa sortie (hébergement d’urgence puis reprise de contact avec la mission locale). Mais nous apprenons que depuis le mois de janvier et la nouvelle loi sur l’immigration voulue par M. DARMANIN, tous les détenus étrangers, le jour de leur libération et bien qu’ils aient payé leur dette à la société,, sont attendus par la police de l’air et des frontières qui les emmène systématiquement en centre de rétention administrative pour procéder ensuite à leur expulsion du territoire national. Cette procédure rapide ne permet aucun recours dans les délais impartis.
En 1948, la France a approuvé la Déclaration universelle des droits de l’homme : qu’en reste-t-il ?
Au-delà de ce cas, se pose la question de l’évolution de notre pays en matière de droits de l’homme. En effet, par son vote à l’ONU réunie à Paris en 1948, la France a approuvé la Déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule que tous les hommes naissent libres et égaux et bénéficient des mêmes droits, dont celui de vivre dans la dignité.
D’ailleurs depuis cette approbation, on appelle notre pays « le pays des droits de l’Homme ».
Pourtant, il semblerait qu’au gré des péripéties partisanes, nous ayons oublié collectivement cette philosophie, fondatrice d’une démocratie sociale.
Comment peut-on penser que les personnes qui fuient leur pays, leur domicile, leurs amis et leur culture ne sont pas poussés par la volonté de vivre, tout simplement ? Quelles que soient sa nationalité et sa couleur de peau, n’a-t-on pas le droit de vivre de son travail, d’avoir un toit, de se nourrir et d’assurer à sa famille son autonomie, s’agissant notamment de l’éducation de ses enfants ?
Quel argument supérieur pouvons-nous invoquer, nous autres, Français, qui vivons dans l’une des sept nations les plus riches, pour refuser l’accueil et la solidarité à nos semblables, poussés au départ par la misère ou les persécutions ?
Si nous ne voulons pas accueillir des migrants, le moyen le plus sur serait de leur donner les moyens de rester dans leur pays. Or, la France ne respecte aucun de ses engagements en matière d’aide au développement et vient récemment de raboter 800 millions d’euros de crédits.
L’Europe consacre en outre plusieurs milliards d’euros chaque année à subventionner des politiques fantômes dans les pays africains, lesquels, en fait, ne font qu’enrichir des politiciens corrompus.
Une politique à courte vue …
Mais si nous allons plus loin, force est de constater que notre pays est vieillissant et, très rapidement, pour maintenir notre système de retraite comme pour assurer certains métiers délaissés par nos compatriotes (métiers du bâtiment, services à la personne en particulier les personnes âgées), nous devrons faire appel à des travailleurs immigrés.
Le MEDEF est le premier à le dire, et les allemands – avec Angela Merkel – l’avaient bien compris !.
… servie par des gesticulations politiques suicidaires
Alors que signifient ces surenchères politiques ? C’est à celui qui sera plus radical que les postures extrémistes du Rassemblement National !
Pourquoi, pour des stratégie politiques qui ne marchent pas (le RN n’a jamais été aussi haut) mettre en œuvre des politiques inhumaines, destructrices de vie ?
Pourquoi les moyens financiers consacrés à la répression des immigrés ne pourraient-ils pas être consacrés à leur donner une chance de s’installer correctement dans notre pays qui a besoin de leurs qualifications dans de nombreux secteurs de l’économie ?
Pourquoi ne met-on pas en œuvre une réelle politique de développement des pays pauvres ?
Nous seuls collectivement avons la réponse, bien loin les gesticulations politiciennes, destructrices de vie et de destin.
Jean-Luc Condamine, militant de Citoyens à Caen
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