Jean-Marie Girault : une leçon de politique

À l’occasion de l’inauguration du parc Jean-Marie Girault, je souhaite rappeler combien cet homme – au-delà des grandes réalisations qui ont marqué notre ville – a profondément enrichi la vie politique caennaise.

Son héritage dépasse les pierres, les bâtiments ou les aménagements : c’est d’abord une manière de faire de la politique, faite de conviction, d’écoute et de respect.

Il a marqué les esprits par son courage politique. En 1967 puis en 1969, il a osé défendre l’action de Jo Tréhard et du Théâtre-Maison de la Culture (TMC), alors même qu’il se heurtait à l’opposition farouche de Jean-Marie Louvel et de nombreux conservateurs. Ce soutien, à une époque où la culture n’était pas encore reconnue comme un levier essentiel du développement urbain et humain, témoigne de son audace et de sa vision progressiste.

Il a aussi su faire preuve de clairvoyance. Bien avant que les enjeux écologiques ne deviennent des priorités politiques, il nomma comme premier adjoint Franck Duncombe, en charge de l’environnement. Ce choix, novateur pour l’époque, montrait son souci d’anticiper les défis à venir, d’ouvrir de nouveaux champs d’action, et de donner leur place à des préoccupations alors considérées comme secondaires.

Enfin, Jean-Marie Girault a incarné une certaine éthique de la vie publique. Il imposait entre les élus un respect réciproque, y compris avec ses opposants. Ce respect n’était ni feint ni contraint : il était le fruit de sa conviction que la démocratie se nourrit du débat et s’enrichit de la diversité des opinions.

Jean-Marie Girault nous laisse ainsi une leçon de politique, empreinte de courage, de lucidité et d’humanisme.